22e année  N°138 NOVEMBRE - DECEMBRE 2015


Birmanie

Le 8 novembre, les élections législatives, qui ont vu la victoire du parti de l’opposante Aung San Suu Kyi, ont été pour la première fois depuis vingt-cinq ans jugées libres et régulières par les observateurs internationaux. Mais une trentaine d’hommes politiques musulmans, y compris un député élu en 2010, ont vu leur candidature invalidée par la commission électorale deux mois avant le scrutin. Le motif invoqué est lié à leur nationalité : il faut en effet, pour se présenter,  être de nationalité birmane et avoir ses deux parents de nationalité birmane au moment de sa naissance. Les candidatures rejetées concernent surtout des personnes de l’ethnie musulmane Rohingya que le gouvernement birman considère comme des étrangers, des immigrés illégaux bangladais (voir La Lettre n° 130 et n° 133).

Outre les candidats, un million de Rohingya, qui avaient pu voter aux élections précédentes, ont été exclus du scrutin du 8 novembre. Sous la pression des extrémistes bouddhistes, le Parlement a décidé en juin de leur retirer les papiers d’identité provisoires qu’ils détenaient. Aucun candidat musulman n’a été retenu par la Ligue nationale pour la démocratie d’Aung San Suu Kyi.

Un article de la Constitution empêche cette dernière, veuve d’un Britannique et mère de deux enfants « étrangers », de devenir chef de l’Etat.


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