
22e année N°138 NOVEMBRE - DECEMBRE 2015
Quelle
campagne en 2016 ?
Trois
axes de travail
1. Les quartiers populaires, les endroits où se trouvent les jeunes Français dont les parents sont immigrés, et où se trouvent en grande partie des gens qui sont directement concernés par le débat, susceptibles d’accéder au droit de vote en tant que résidents étrangers
Il y a le fait d’être dans une grande ignorance des associations qui aujourd’hui travaillent dans les quartiers populaires, nous ne connaissons pas ces réseaux-là, ne savons pas comment ils se fédèrent. Nous ne savons pas s’ils se fédèrent ou pas. Nous ne savons pas trop bien combien ils sont. Je pense que nous avons une responsabilité particulière sur cette question-là. Mais dans ce même tissu social et politique, il y a aussi tout un réseau, car les choses bougent beaucoup dans ce pays, qui concerne les très nombreux élus français dans les conseils municipaux ou dans les collectivités locales qui sont eux-mêmes issus de l’immigration.
2. Le mouvement syndical
Pour les grandes confédérations syndicales, nous savons l’importance de la question de l’égalité des droits, nous savons la crainte, la peur qui est la leur aujourd’hui du risque de division des salariés entre Français et étrangers.
Est-ce que nous sommes capables de reprendre pied sur des enjeux de société, de démocratie et d’égalité, sur lesquels en général le mouvement syndical est très attentif ? Sommes-nous capables de remobiliser, de reprendre le dialogue avec eux, sous un autre angle d’approche ? Nous n’avons pas pris suffisamment l’attention nécessaire au fait que ces grandes organisations nous disaient quelque chose en nous rejoignant dans les différents collectifs qui ont existé.
3. L’Europe
Est-ce que nous sommes capables de trouver quelque chose qui puisse unifier un certain nombre d’organisations européennes autour de la question de la démocratie ? du suffrage universel ? et de la place des résidents non communautaires dans la construction européenne ? dans la construction démocratique de l’Europe ?
On ne peut s’unifier qu’autour du concept d’élection locale. Le
seul qui soit et flou et précis.
Donnons-nous les moyens et essayons peut-être de travailler sur ces trois pistes-là, ce sont des axes qui permettent d’oeuvrer dans la durée, en dehors des échéances électorales françaises. Il y a quand même pour nous, sur les aspirations démocratiques que nous portons, un danger de se laisser capter par les échéances électorales.
Pour autant on a une échéance en 2017. De quels instruments pouvons-nous nous doter ? Pas uniquement en terme d’inscription, puisque maintenant l’histoire, à force d’être répétitive, nous enseigne qu’il ne suffit pas que ce soit inscrit pour que ça se fasse !
Cette question ne doit pas être portée que par nous, mais par d’autres aussi, qu’ils aient le sentiment que leur intérêt électoral, c’est aussi d’agir sur ce sujet.
Vincent Rebérioux
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