4€ 17e année N°101 SEPTEMBRE - OCTOBRE 2009
Bien sûr, Eric Besson était il y a peu socialiste et n’est pas représentatif de la majorité présidentielle mais il est tout de même le n° 2 de l’UMP.
Sur l’échiquier politique français, seules la droite et l’extrême droite s’opposent encore au droit de vote des étrangers aux élections locales. La réaction aux propos de monsieur Besson du CNI, parti à droite de la droite, n’est pas surprenante. Et la confusion qu’il entretient entre nationalité et citoyenneté, non plus. Les Indépendants et paysans oublient que, depuis le traité de Maastricht et la possibilité pour les ressor-tissants européens de voter aux élections municipales et européennes dans leur pays de résidence, la nationalité française n’est plus un préalable au droit de vote.
Eric Besson propose que le débat n’ait lieu qu’avant la prochaine présidentielle, c’est tard… mais nous attendons depuis si longtemps. Au sein de l’UMP, plusieurs personnalités, le président Sarkozy en tête, se sont déjà prononcées pour le droit de vote des étrangers. C’est la responsabilité de ce parti, puisqu’il est majoritaire au niveau du Parlement, de débloquer la situation sur le sujet.
Quant aux autres partis, ceux de gauche notamment, pour lesquels le principe du droit de vote des étrangers est acquis, ils devraient se mobiliser sur cette question tout de suite. Le sondage publié par La Lettre en mai-juin 2008 (n° 93) prouve que l’opinion est largement favorable au droit de vote des étrangers aux élections régionales. Pourquoi ne pas inclure ce principe dans leurs programmes des régionales de 2010 et commencer dès maintenant le débat souhaité par monsieur Besson ?