LA LETTRE DE LA CITOYENNETE

NATIONALITE, DROIT DE VOTE DES RESIDENTS ETRANGERS

20F 9° année -N°51 - MAI-JUIN 2001
 
 

EDITO

3 Mai

En France, le 3 mai est devenu pour les militants du droit de vote des résidents étrangers une date symbolique. Il y a un an, dans la nuit du 3 au 4 mai, l'Assemblée nationale votait la proposition de loi des Verts accordant le droit de vote et l'éligibilité des étrangers aux élections municipales. Ce vote historique n'a pas été suivi d'effet car ni le gouvernement ni le bureau du Sénat n'ont mis à l'ordre du jour de la Seconde chambre le texte adopté par les députés.

Contre ce manque évident de volonté politique, les associations, syndicats et partis réunis dans trois collectifs ont décidé de faire de la date anniversaire un temps fort de leur mobilisation. Des rassemblements ont eu lieu devant le Sénat à Paris et devant des mairies ou des préfectures dans les régions. Les actions vont se poursuivre mais en tout état de cause, si rien n'a bougé d'ici là, les militants se retrouveront en 2002 le même jour et aux mêmes endroits.

La revendication du droit de vote a quitté le cercle des militants de la première heure et il faut s'en réjouir. De nombreux livres, revues, articles sont parus ces derniers mois sur le sujet (voir page 2). Les partis politiques, y compris le Parti socialiste, sont davantage que par le passé présents dans les collectifs et les groupes locaux. La question s'est banalisée dans les médias. Le journal Le Monde a pris position pour le vote des étrangers dans son éditorial du 27 mars 2001. Faisant le lien avec l'abstention record des dernières municipales et la fracture sociale, l'éditorialiste estime que "l'exclusion des immigrés de la vie locale recouvre une mise à l'écart des plus défavorisés".

Ë droite, il n'y a eu que quelques rares prises de position favorables mais le sujet va faire l'objet de débats avant les prochaines élections.

Le droit de vote des résidents étrangers ne doit pas être l'enjeu d'un débat politicien mais recueillir en France, comme ce fut le cas aux Pays-Bas et dans les pays scandinaves, un large consensus. Les trois collectifs doivent rencontrer et convaincre les responsables des partis y compris ceux du RPR et de l'UDF. Il s'agit dorénavant de se mettre d'accord sur un échéancier et le plus vite sera le mieux.

Lettre de la Citoyenneté n°51 : SOMMAIRE

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