4€  12° année - n° 67 JANVIER - FEVRIER 2004


ÉDITO
 
 

Comme d'habitude...

Faute de vision sereine, les gouvernements français traitent les questions de l'immigration au jour le jour. Une commission a été mise en place pour trouver une solution à la question posée par les jeunes filles qui se présentent dans les établissements scolaires avec un voile. Une loi va être votée. La France n'a jamais connu autant de personnes de droite comme de gauche brandissant les grands principes de laïcité, d'égalité. Le droit de vote des résidents étrangers ne participe cependant pas de ces valeurs. Il n'en est même pas question pour ceux qui prônent la discrimination positive. Seuls en parlent les militants qui ont lancé une pétition européenne pour une citoyenneté européenne de résidence mettant à égalité tous les étrangers quelle que soit leur nationalité.

Avoir les droits ne suffit pas. Encore faut-il les appliquer. La France a un taux d'élus "allochtones" nettement inférieur à celui de ses voisins. Leur faire une place sur les différentes listes de candidats sera difficile. D'autant que faire de la place aux uns veut dire éliminer les autres. La question a été posée lors des dernières élections municipales, législatives et sénatoriales pour les femmes. Les partis avaient voté à l'unanimité la loi sur la parité. Ils se sont empressés de la contourner à l'unanimité. Il y a toujours aussi peu de femmes au Sénat (10 %) et à l'Assemblée nationale (12 %).

Quant au nombre de candidats et d'élus d'origine africaine lors des prochaines régionales, la nomination par Jacques Chirac de deux ministres originaires du Maghreb a mis le feu aux poudres. Les intéressés ruent dans les brancards à travers des associations comme le "Mouvement pour une citoyenneté active ou Africagora"; à travers le film "Rêves de France à Marseille". Les deux principaux partis, l'UMP et le PS, sont au pied du mur. Mais le droit de vote des résidents étrangers en projet en Belgique et en Italie après le Luxembourg est oublié. Désormais la majorité des États de l'UE à quinze a donné ce droit aux ressortissants des États tiers. Quelques-uns ne l'ont pas encore fait. La France peut attendre si elle veut être la dernière. Comme d'habitude.



Voir aussi N° 66
Retour au sommaire de la LETTRE n° 67
Retour à la présentation : LETTRE
Retour à la page : ACCUEIL