23e année  N°139 JANVIER - FEVRIER 2016


Espagne

 

En Espagne, comme dans tous les pays de l’Union européenne, les résidents issus d’un pays membre de l’Union ont le droit de vote

aux élections locales. A ceux-là s’ajoutent les ressortissants de douze pays, essentiellement d’Amérique latine, avec lesquels des accords de réciprocité ont été passés par le gouvernement Zapatero entre 2008 et 2011. Lors du scrutin législatif de décembre dernier, la question du droit de vote est revenue à l’ordre du jour, avec des propositions pour sortir du strict cadre des accords de réciprocité avec les pays d’origine : le PSOE a proposé d’accorder ce droit aux résidents présents depuis plus de cinq ans. Podemos s’est aussi engagé pour un droit de vote aux élections régionales et aux référendums.

Cette question est d’importance dans un pays où 15 % de la population est d’origine étrangère. Parmi eux, deux millions ont obtenu la nationalité, avec un événement observé en 2014 : ce ne sont plus les personnes issues d’un Etat latino-américain qui représentent l’essentiel des naturalisés, mais les personnes d’origine marocaine. Ainsi, selon l’Institut national des statistiques (INE), sur les 205 000 résidents à avoir obtenu la nationalité en 2014, 34 800 sont d’origine marocaine, suivis des Equatoriens (33 700) et des Colombiens (25 100). Cette inversion de tendance correspond à la fois à une augmentation du nombre de Marocains naturalisés (31 600 en 2013) et à une baisse du nombre de Latino-américains (les Colombiens naturalisés par exemple étaient 39 300 en 2013). Cette tendance semble se confirmer en 2015. Outre les Latino-américains, les Marocains représentent la plus grosse part des résidents étrangers : 725 000, suivis des Chinois (190 000), des Ukrainiens, des Pakistanais, des Algériens...

Mais au-delà du droit de vote, c’est la question de la représentation des personnes d’origine étrangère qui est posée. Elles sont non seulement sous-représentées au Parlement ou au sein des gouvernements locaux et provinciaux, mais aussi rarement en position éligible sur les listes des partis. Est-ce que l’élection le 20 décembre dernier de Rita Bosaho, née en Guinée Equatoriale en 1965 et première personne d’origine africaine à être élue au Congrès (sur la liste Podemos dans la province d’Alicante) est l’amorce d’une inflexion ?


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