4 euros 19e année  N°116 MARS - AVRIL 2012


France : 2012, année décisive ?

 

Le 16 mars à la bourse du travail de Paris, le collectif Votation citoyenne et le Conseil français

de la citoyenneté de résidence (CoFraCiR) ont convié les représentants des candidats à

l’élection présidentielle à un débat sous le titre « 2012 : une année décisive pour le droit de

vote des étrangers ? »

Plus de cent personnes dont des membres des conseils de résidents étrangers

d’Aubervilliers, de Grenoble, Lille, Saint-Denis, Strasbourg... ont assisté à la réunion.

Dans une première partie, différents acteurs des actions menées ces dernières

années pour le droit de vote des étrangers ont réaffirmé leur engagement : Roland Ries,

maire de Strasbourg à l’origine de l’appel signé actuellement par 109 maires (voir  La Lettre

nos 110 et 111) ; Anne-Pernelle Richardot, son adjointe, coprésidente du CoFraCiR ; Daniel

Breuiller, maire d’Arcueil qui a rappelé le référendum organisé dans sa commune

en 1999 sur un projet urbain et qui était ouvert aux étrangers ; Alphonse Goueth,

coprésident du CoFraCiR ; Roger Yoba, de L’Assemblée des citoyens parisiens

extracommunautaires ; Renée Le Mignot du MRAP pour le collectif Votation citoyenne ; des

représentants des associations issues de l’immigration, des syndicalistes...

Sept représentants des candidats

Sur les dix candidats, deux, Jacques Cheminade et Marine  Le Pen, n’avaient pas été invités

et seul Nicolas Sarkozy n’a pas répondu à l’invitation.

George Pau-Langevin pour François Hollande, Isabelle Lorand pour Jean-Luc Mélanchon,

 Esther Benbassa pour Eva Joly, Fadila Mehal pour François Bayrou, Nina Madani pour

Nathalie Arthaud et Jean-Baptiste Tondu pour Philippe Poutou ont confirmé l’engagement

de leur candidat pour le droit de vote et d’éligibilité des étrangers non communautaires,

les deux derniers ont insisté sur le fait que leurs partis étaient pour le droit de vote des

étrangers à toutes les élections.

François Morvan représentant Nicolas Dupont- Aignan a pour sa part défendu un droit de

vote lié à la nationalité. Il a souligné l’incohérence d’une revendication limitée aux élections

 locales. Catherine Wihtol de Wenden, invitée comme expert, a repris l’historique des

liens entre citoyenneté et nationalité en France, leur évolution notamment après le

traité de Maastricht. Le débat avec la salle, sous la direction du président d’honneur de

la Ligue des droits de l’homme, Henri Leclerc, n’a pu être mené à son terme, tant les com-

mentaires et questions étaient nombreux.

« La France en danger »

C’est sous ce titre qu’une organisation d’extrême droite le « Bloc identitaire », a réuni à

Paris le 10 mars des assises de la « nationalité, citoyenneté et identité », contre le droit

de vote des étrangers.

Le 7 mars sur France Inter, l’humoriste Artus de Penguern a réagi en ces termes : « Si l’on

accorde le droit de vote aux étrangers, ce sera la fin de la France ! Toute la viande sera hallal,

les églises deviendront des mosquées. Toutes les femmes seront voilées et le président de la

République sera imam à la solde d’Al-Qaïda » !

 


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