
4€ 12° année - n° 67 JANVIER - FEVRIER 2004
••• France
* Élections
L'approche des élections de 2004 a suscité de nombreuses initiatives et manifestations :
- L'association "Citoyens de France" a distribué des rubans de couleur orange, symbole du danger à ne rien faire, à la sortie des lycées pour inciter les jeunes à s'inscrire sur les listes électorales et à voter.
- L'association "I love Europe" soutenue par 150 députés de droite et 150 de gauche a élaboré une proposition de loi demandant l'inscription automatique des citoyens français et européens sur les listes électorales.
- Africagora, réseau engagé dans l'intégration professionnelle, économique et politique des femmes et des hommes originaires d'Afrique et d'Outre-Mer, a lancé une campagne "Voter c'est compter, une place pour tous en France" destinée à inciter les minorités ethniques et culturelles à s'inscrire sur les listes électorales et à s'exprimer avec leur bulletin en 2004. L'association souhaite "faire une place dans les sphères de décision aux Français nés de l'immigration et venus d'ailleurs."
- Le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), la Ligue de l'enseignement, la Ligue des droits de l'homme (LDH), et l'Association des travailleurs maghrébins de France (ATMF), ont lancé une campagne pour inciter les partis à faire figurer des Français d'origine immigrée sur les listes lors des prochaines élections "Donnons-nous des couleurs". Ces associations souhaitent "une représentation politique des citoyens dans leur diversité ce qui ni l'Assemblée nationale, ni le Sénat, ni la haute administration ne reflètent actuellement".
- À Strasbourg, l'ATMF a organisé une série de débats dans les quartiers pour favoriser les inscriptions sur les listes électorales en s'appuyant sur le film de Nausicaa Hennebelle "Raisons d'agir" retraçant l'expérience des jeunes ayant présenté une liste à Sarcelles lors des municipales de 2001.
- La sortie en novembre du film de Jean-Louis Comolli "Rêves de France à Marseille" s'est accompagnée de nombreuses réunions-débats sur la place des enfants de l'immigration dans la vie politique française. Le film montre la préparation des élections municipales de 2001, les promesses des candidats et le fait que les représentants de la diversité de Marseille se retrouvent à des places inéligibles.
- Un article de Karim Bourtel dans Le Monde diplomatique d'octobre "Grandes manœuvres politiques autour des Française-Maghrébins" et deux colloques à Paris, en octobre "Quelle intégration politique pour les Français d'origine étrangère" organisé par le Forum Bastille-Nation, en novembre "La sous représentation des Français d'origine étrangère. Crise du système représentatif ou discrimination politique" organisé par le Mouvement pour une citoyenneté active.
- Lors d'une réunion organisée au Sénat le 25 octobre par Tokia Saïfi et le Mouvement national des élus locaux, MNEL, la secrétaire d'État au développement durable a affirmé qu'elle "entendait favoriser les candidatures d'origine immigrée à l'Union pour la majorité présidentielle (UMP) aux prochaines élections". Le MNEL revendique 6 800 élus locaux et régionaux de la majorité issus de l'immigration.
- Lors du congrès fondateur du Conseil des démocrates musulmans, Abderrahmane Dahmane, président de la coordination des musulmans de France, a appelé les partis politiques à placer en position d'éligibilité des citoyennes et des citoyens français de culture musulmane.
- La convention nationale qui a adopté le 13 décembre
les listes socialistes pour les élections régionales et cantonales
a retenu 35 places en position éligible pour les militants issus
de l'immigration ; la position charnière de beaucoup d'entre eux
les empêcheront d'être élus après la recomposition
des listes avec les autres partis de gauche.