4€ 18e année  N°103 JANVIER - FEVRIER 2010

L’IDENTITE FRANCAISE EN DEBAT

 
 

Le 2 novembre le gouvernement français, à l’initiative du ministre Besson, a lancé avec solennité

un  grand débat sur l’identité nationale. Par courrier aux préfets, par internet, au cours de réunions

organisées par les sous-préfets…, il est demandé aux participants d’apporter leur contribution à

une  réflexion sur ce que signifie la France, la République, la citoyenneté.

Parmi les questions et propositions du guide distribué pour la conduite des débats, un paragraphe

concerne le droit de vote des étrangers : « Les ressortissants étrangers disposent déjà, au sein de

notre République, de certains éléments de citoyenneté (droits économiques, droits sociaux, droit

de  vote aux élections locales pour les ressortissants de l’Union européenne). Faut-il accroître cette

citoyenneté des ressortissants étrangers au sein de la République ? Faut-il étendre le droit de vote

aux élections locales, existant déjà pour les ressortissants des 27 Etats de l’Union européenne, à

d’autres nationalités, notamment celles des pays qui ont, dans leur histoire, fait partie de notre

République ? »

Ce débat lancé à 4 mois des élections régionales, focalisé de fait sur l’immigration, doit se terminer

en février mais est très contesté. Nous reviendrons dans un prochain numéro sur ses conclusions.

Une identité française souvent contestée par l’administration

Tous les journaux français recensent les témoignages de nombreux Français confrontés à des

difficultés au moment du renouvellement de leurs papiers d’identité. Libération parle de 130 000

personnes concernées chaque année, Français nés à l’étranger ou dont un des parents est né à

l’étranger. Un décret du 30 décembre 2005, signé par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Nicolas

Sarkozy, appliqué avec zèle par les préfectures, exige dorénavant un acte d’état civil ou un certificat

de nationalité de l’intéressé et de ses parents alors que l’ancien décret permettait de

justifier de sa nationalité par la seule présentation d’un passeport ou d’une carte d’identité en cours

de validité ou périmé depuis moins de deux ans. En 2007, 12% des demandes de certificat de

nationalité ont été rejetés, contre 5% en 2002.

Le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, a annoncé le 12 janvier, avoir donné  instruction aux

préfets d’éviter les tracas administratifs. Il demande d’appliquer très largement « le concept de

possession d’état de Français » qui prévoit que la possession de l’ancienne carte d’identité établit en

elle-même « une présomption de possession de nationalité française ». Retour à avant le décret de

2005 ?


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