
22e année N°136 JUILLET AOUT 2015
Elles et ils ont dit
Florence Augier et Louis-Mohamed Seye, secrétaires nationaux du Parti socialiste
« Constatez vous-même : le droit de vote des étrangers aux oubliettes, 1 % des parlementaires métropolitains, 5 % de conseillers régionaux et seuls quatorze conseillers généraux, dans l’ensemble des conseils départementaux, issus de la diversité.
Un seul ambassadeur issu de la diversité nommé par François Hollande. Sur les cinquante-deux préfets choisis par le chef de l’Etat, seuls trois sont ainsi issus de la diversité. Sur les cent quarante directeurs de cabinet et chefs de cabinet et leurs adjoints ou postes équivalents, seuls cinq ont des noms hors Union européenne.
Et, au sein même des instances du PS, sur les deux cent trois membres du conseil national, sept seulement sont issus de la diversité. »
liberation.fr, 19-05-2015
Daniel Cohn-Bendit, ancien eurodéputé écologiste
« Maintenant, j’ai la double nationalité franco-allemande. En Allemagne, j’étais le plus Français des Allemands, en France le plus Allemand des Français. La binationalité correspond bien à mon identité, à mon état d’esprit. »
AFP, 23-05-2015
George Pau-Langevin, ministre des Outre-Mer
« Je ne comprends pas qu’on puisse se permettre de dire qu’on peut changer le droit de la nationalité dans les outre-mer si on ne le change pas aussi dans la métropole... On n’acceptera pas qu’il y ait deux droits de la nationalité dans ce pays, selon que l’on est ultramarin ou qu’on est dans l’Hexagone. »
AFP 20 minutes, 29-05-2015
Henri Goldman, politologue belge
« Des candidats belgo-turcs, dont le principal mérite supposé est d’être des ramasseurs de voix, sont placés sur les listes de partis en vue de capter les votes de leur communauté d’origine, laquelle n’est à priori que peu sensible aux enjeux “belges ”des élections. La concurrence est rude et on ne sera pas trop regardant sur le pedigree des candidats... Un candidat turc qui reconnaîtrait le génocide arménien perdrait tout crédit et donc toute utilité pour le parti qui l’a recruté... »
blogs.politique.eu.org, 09-06-2015
Raphael Kies, chercheur en science politique à l’université du Luxembourg
« C’est l’élite politique qui a mis le sujet sur la table car elle s’est dit que si la moitié du pays ne votait pas ce n’était pas tenable... Peut-être qu’on peut séparer nationalité et droit de vote et lier résidence et droit de vote. Pourquoi ne pas garder sa nationalité et faire le choix de sa citoyenneté ? Au Luxembourg, je pense que le contexte — et l’harmonie sociale — s’y prêtent. Ce serait très moderne, voire même “postmoderne” ! »
lessentiel.lu, 23-04-2015
Denis Scuto, historien à l’université du Luxembourg
« Au moment de la création du Grand-Duché de Luxembourg, pour être citoyen en 1815, il ne faut pas avoir la qualité de Luxembourgeois, il faut habiter sur le territoire de 1815, y être né et de parents y domiciliés avant cette époque... En 1987, Viviane Reding [...] écrivait que l’introduction du droit de vote communal pour les étrangers mettrait le pays à feu et à sang. Des chimères ! »
Horizon, mai 2015
Pedro Castillo, vice-président du Conseil national pour les étrangers du Luxembourg
« Si le “oui” ne l’a pas emporté, c’est qu’il a été mal préparé, mal exprimé et mal expliqué...
C’est dommage de ne pas avoir pris le temps de préparer cette question aussi fondamentale avec le recul, l’importance et le tact qu’elle mérite. Le débat autour du droit de vote des étrangers devait avoir lieu. C’est une évidence. Mais avoir mené le débat sans la pression du référendum aurait permis un peu plus de sécurité et surtout aurait permis d’anticiper les craintes et les doutes des uns et des autres... »
paperjam.lu, 14-06-2015
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