26e année  N°158 : MARS – AVRIL  2019


Ils ont dit

Emmanuel Macron, président de la République française

« Donner le droit de vote aux étrangers même aux élections locales... je crois que le sujet c’est plutôt comment, pour toutes celles et ceux qui ont acquis la nationalité française, comment on s’assure qu’elle s’exprime à plein et qu’ils utilisent tous les droits. Quand je vois parfois le taux d’abstention à certaines élections, je me dis que la bataille est plutôt là qu’à donner le droit de vote à ces mêmes élections à ceux qui ne l’ont pas aujourd’hui, c’est plutôt les accompagner dans un chemin qui consiste à demander la nationalité française s’ils sont là depuis longtemps. »

Evry-Courcouronnes, 04/02/19

Henri Goldman, politiste candidat aux élections régionales de Bruxelles

« Les résidents étrangers ont pu participer à l’élection de Bart De Wever à Anvers ou de Paul Magnette à Charleroi. Logique : ils paient leurs impôts et ont bien le droit de donner leur avis sur la manière dont ils sont utilisés. Partout... sauf à Bruxelles où, pourtant, leur nombre est proportionnellement plus important que partout ailleurs. Là, ces résidents ont pu voter au niveau de leur ancien village, mais pas au niveau de la ville puisque celle-ci, administrativement, n’existe pas. Et ils ne pourront pas voter pour la région, selon l’avis étayé de Marc Verdussen. Bruxelles est une ville-région. Comme le sont Vienne, Berlin, Brême ou Hambourg. Elle devrait pouvoir absorber toutes les compétences à la fois locales et régionales. Le surréalisme institutionnel belge l’interdit. Mais on pourrait déjà s’en approcher en fusionnant les communes bruxelloises, tout en maintenant au niveau des actuelles communes tout ce qui doit relever de la proximité. Cette décision dépend du Parlement bruxellois et de lui seul. Ainsi, les résidents étrangers pourraient voter au niveau de toute la ville, comme le demande 1 Bru 1 vote. Ce n’est assurément pas la seule raison de vouloir la fusion. Mais c’est une de plus. »

Journal de campagne, 09/03/19 henrigoldman@icloud.com

Philippe Cayla, président des Européens sans frontières et Noël Chahid-Nouraï, président du comité d’orientation stratégique de l’European School of Law (Toulouse)

« Aujourd’hui, la citoyenneté européenne n’a pas d’existence spécifique hors des Etats membres : est citoyen européen tout citoyen d’un Etat membre dont il a la nationalité. C’est donc, en quelque sorte, une citoyenneté “plafond”, qui s’ajoute automatiquement à la citoyenneté nationale en offrant quelques rares droits spécifiques. Pour créer véritablement une citoyenneté européenne il faut la poser comme une citoyenneté “plancher”, comprenant certes les nationaux des Etats membres mais pas seulement. Ainsi, le droit du sol et le droit du sang pourraient s’appliquer à la citoyenneté européenne. Par exemple, tous les enfants nés en Europe, même dans les Etats membres où le droit du sol ne s’applique pas, seraient citoyens européens de naissance. De même tous les enfants nés à l’étranger d’un citoyen européen pourraient devenir citoyens européens, ce qui encadrerait les règles de regroupement familial. Mais surtout le statut des réfugiés et des migrants pourrait comprendre une évolution vers la citoyenneté européenne considérée comme sas d’intégration, en attendant, le cas échéant, l’acquisition plus lointaine et plus complexe de la nationalité d’un Etat membre, synonyme d’assimilation. »

Libération, 15/03/19


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