
4€ 11° année - n° 64 JUILLET - AOUT 2003
* Migrations Société (46, rue de Montreuil 75011 Paris)
Le dossier du N°87-88 (mai-août 2003) est consacré à Europe et migrations. Dans l'article "Quels citoyens pour quelle Europe ?" Paul Oriol revient sur la dissociation entre citoyenneté et nationalité" : "La nationalité est une réponse parmi d'autres à la question "Qui suis-je ?", Français, célibataire, menuisier, Breton, femme, et aussi citoyen... La citoyenneté répond à une question bien différente : "Que faisons-nous ensemble quelle que soit la réponse à la question précédente ?". La nationalité est une question identitaire. La citoyenneté est d'abord une réponse politique au vivre ensemble. Ouvrir la citoyenneté de l'Union européenne à tous les résidents, c'est affirmer la volonté de construire une Europe des citoyens... Pourquoi dans une Europe qui se réclame des valeurs d'égalité, de liberté, de dignité, d'universalisme faudrait-il adhérer au projet européen par la nationalité ? La réponse identitaire par la nationalité est déjà discutable au sein de l'État-nation, qui masque les diversités. Elle est impossible au niveau européen. Il n'y a pas de peuple européen, encore moins d'État-nation européen..."
Le même numéro contient la réponse
du ministre des Affaires sociales, du Travail et de la Solidarité
à une parlementaire, Martine Billard, sur les naturalisations accordées,
les rejets ou ajournements suivant la nationalité des demandeurs.
Les résultats de 1998-2001 confirment ceux des années précédentes
sur le gradient "colorimétrique" des rejets ou ajournements. Ces
derniers, en moyenne de 17,8 %, varient de 5,3 % pour les Portugais à
31,7 % pour les ressortissants de la République démocratique
du Congo en passant par 17-18 % pour les ressortissants des pays du Maghreb.