22e année  N°135 MAI - JUIN 2015


L’évolution de l’opinion sur le droit de vote des étrangers

 

Depuis vingt-cinq ans, La Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH), institution française de protection et de promotion des droits de l’homme, publie un rapport annuel sur le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie (disponible à la Documentation française, 29 Quai Voltaire, 75007 Paris). Entre autres, chaque rapport contient les résultats de sondages d’opinions réalisés par des instituts spécialisés au cours du dernier trimestre de l’année sur des échantillons représentatifs d’un millier de personnes. Une des questions posées concerne le droit de vote des étrangers.

De 1990 à 1998, la question sur le droit de vote faisait partie d’une série de questions sur les « moyens jugés utiles pour lutter contre le racisme » : « accepter le droit de vote pour les élections municipales aux étrangers résidant en France depuis un certain temps » ; avec pour réponses possibles : « utile », « pas utile », et la prise en compte des « ne se prononce pas » (NSPP).

À partir de 1999, la question entre dans une série « dites-moi si vous êtes tout à fait d’accord, plutôt d’accord, plutôt pas d’accord, pas d’accord du tout » : « Il faudrait donner le droit de vote aux élections municipales pour les étrangers non européens résidant en France depuis un certain temps ». Les NSPP sont pris en compte, les « tout à fait d’accord » et « plutôt d’accord » regroupés.

La courbe sur vingt-cinq ans montre trois évolutions positives des favorables au droit de vote des étrangers, en 1997-1998, de 2002 à 2004 et entre 2006 et 2009, suivies

d’autant de reculs. Il y a une petite remontée de la courbe en 2014. Compte tenu des

NSPP, il y a une majorité des favorables dans 10 des 25 sondages.

Les derniers rapports du CNCDH contiennent un indice longitudinal de tolérance mis au point par Vincent Tiberj à partir de 67 séries de questions posées au moins trois fois dans les sondages depuis 1990. Sans surprise, l’évolution de l’opinion sur le droit de vote des étrangers est assez parallèle à la courbe de l’indice de tolérance.

 

 


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