NATIONALITE, DROIT DE VOTE DES RESIDENTS ETRANGERS
PAYS-BAS
: DE NOUVEAUX ELUS IMMIGRES
Les élections au Conseil de district d'Amsterdam Sud-Est ("Biljmer") du 4 mars 1998
Amsterdam est divisée en seize districts dotés de compétences assez étendues. "Amsterdam Sud-Est", qui inclut le quartier de Bijlmer, compte 85.000 habitants dont 80 % d'''allochtones", (personnes d'origine non néerlandaise). Environ un tiers de la population est d'origine surinamienne ou antillaise. Il y avait seize listes en lice dont sept seront représentées dans le conseil de 29 membres. Le district sera dirigé par une coalition entre sociaux-démocrates du PvdA (11 élus), libéraux du VVD (5 élus) et la Gauche verte (Groelinks, 4 ‚lus).
Aucune des listes "noires" ou "ethniques" n'a franchi le seuil nécessaire pour décrocher un siège.
Quatorze des vingt-neuf conseillers sont "d'origine non néerlandaise", la proportion étant la plus forte au sein du groupe PvdA où sept des onze membres sont noirs. C'est la conseillère PvdA Hannah Belliot, une enseignante d'origine surinamienne âgée de cinquante et un ans, qui est devenue présidente du Conseil de district. Cette membre de fraîche date du PvdA a mené une campagne très active avec son directeur de campagne, le champion de sprint Sammy Monsels, et son groupe d'appui, les "Hannah's Sisters", en invitant ses électeurs potentiels à s'auto-organiser et à prouver qu'ils méritaient d'être soutenus et qu'ils ne voulaient pas se contenter de dépendre des subsides.
Elle a recueilli cinq mille voix de préférence, émises par des Surinamiens, mais aussi, selon l'envoyé spécial du quotidien flamand De Morgen, "de nombreux Hollandais ont voté pour Belliot, de même que des Ghanéens, des Pakistanais, des Indonésiens et d'autres étrangers qui jouissent du droit de vote municipal aux Pays-Bas depuis déjà mars 1986".
Après son élection, Hannah Belliot a déclaré que "l'émancipation des minorités dépend de leur représentation dans les structures de pouvoir locales. On ne peut pas isoler les allochtones du reste de la société sinon c'est comme si on met une marmite sous pression, à un moment ou à un autre elle surchauffe". La politique progressiste d'intégration à la néerlandaise "n'a rien à voir avec l'idéalisme : c'est juste une extension de l'esprit commerçant hollandais.
Regardez, les Néerlandais sont très orientés vers les affaires, ils recherchent le profit dans n'importe quelle situation. C'est aussi comme ça qu'il en va pour l'intégration des minorités : tant que les allochtones croupissent dans la marginalité, ils ne font que coûter de l'argent à la société. Il s'agit donc de les rendre productifs dans les meilleurs délais".
Les élections législatives du 6 mai 1998
Neuf élus "allochtones"
Il y a neuf députés "d'origine allochtone" dans la nouvelle Chambre des députés contre huit dans la précédente et seulement trois en 1989-1994. Sept sur les neuf sont des nouveaux venus.
- candidats élus du PvdA (sociaux-démocrates, 45 élus sur 150) : Khadija Arib (12ème sur la liste, haute fonctionnaire à la commune d'Amsterdam, 37 ans), Lucy Kortram (29ème, sociologue, travaille dans le domaine multiculturel, 49 ans), Nebahat Albayrak (41ème, juriste d'origine turque, directrice de la coordination de la politique d'intégration des minorités au ministère de l'Intérieur, 30 ans).
- candidats élus de Groenlinks (Gauche verte, 11 élus) : Mohammed Rabbae (4ème, député sortant d'origine marocaine), Tara Oedayraj Singh Varmà, (9ème, députée sortante), Farah Karimi (11ème).
- candidats élus du VVD (libéraux de droite, 40 élus)
: Patricia Remak (27ème, d'origine surinamienne, 33 ans), Mme F.
Orgü (37ème, d'origine turque, 30 ans).
- candidat élu du CDA (chrétien-démocrate, 28
élus) : Jacques de Milano (9ème).
Lettre de la Citoyenneté n°34
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