4€  12° année - n° 67 JANVIER - FEVRIER 2004


Sondages : les Belges et les Italiens sont favorables, comme les Français, au droit de vote des étrangers

Après notre sondage de septembre 2003 donnant 57 % d'opinions favorables en France au droit de vote des résidents étrangers pour les élections municipales et européennes (voir La Lettre n° 65), deux autres sondages réalisés en Belgique et en Italien ne portant que sur les élections locales, ont des résultants étonnament similaires.

ITALIE

Le sondage réalisé par l'institut Demoskopea sur un échantillon de 1002 personnes et publié le 29 octobre donne 56,9 % d'Italiens favorables au droit de vote des immigrés aux élections locales ; 31,3 % des personnes interrogées sont opposées ; les 11,8 % qui ne se prononcent pas se répartissent à part presque égale entre ceux qui trouvent le sujet inintéressant, ceux qui se considèrent insuffisamment informés et ceux qui refusent de s'exprimer.

Le détail des résultats est très concordant avec les données des sondages successifs réalisés en France pour La Lettre de la Citoyenneté : les jeunes de 18-24 ans, les personnes à l'aise financièrement et les plus diplômés sont les plus favorables ; les plus réticents vivent dans les petites villes de moins de 30 000 habitants. En Italie par contre, les hommes sont plus favorables que les femmes. Géographiquement, les favorables habitent le Sud et le Centre de la péninsule, les opposés vivent dans le Nord-Ouest du pays.
 
 

BELGIQUE

Le sondage réalisé entre le 24 octobre et le 2 novembre par l'institut Dedicated Research pour le journal Le Soir auprès d'un échantillon de 1 207 personnes donne 55 % de Belges favorables au vote des non-Européens aux élections communales. Il y a 16 % de non-répondants. La surprise est surtout venue des Flamands qui se prononcent à 54 % "plutôt" ou "tout à fait" favorables au droit de vote des étrangers, résultat proche de l'opinion favorable plus attendue des francophones à 58 %. Un sondage réalisé quelques jours auparavant pour des quotidiens flamands donnait des résultats très différents. Ce sondage demandait de se prononcer pour ou contre l'octroi du droit de vote aux immigrés qui n'avaient pas acquis la nationalité belge : 79,6 % des Flamands et 56,6 % des francophones étaient contre. La question légèrement différente et surtout la possibilité de ne répondre que par oui ou non, expliquent en partie les divergences entre les sondages. Comme dans les sondages français, les opinions tranchées sur la question sont minoritaires : 60 % des répondants à Dedicated Research sont sur la position du "plutôt", favorables ou opposés. Le débat est ouvert et l'opinion reste versatile comme le montrent deux sondages précédents réalisés en Flandre par l'institut Ispo : 44 % de favorables et 37 % d'opposés en 1999, l'inverse en 2001 et à chaque fois, près de 20 % d'indécis.

Les personnes interrogées par Dedi-cated Research ont expliqué leur position. Pour les personnes favorables, la Belgique doit rester un pays ouvert et accueillant (item cité en tête par les Flamands) et les "vrais" habitants d'une commune doivent pouvoir la gérer (item cité en tête par les francophones). Pour les adversaires du droit de vote, près de neuf sur dix soutiennent que ce n'est pas une priorité à l'heure actuelle et trois sur cinq que "la Belgique doit être gérée par les Belges".

La majorité est encore plus nette pour accepter l'éligibilité des non-Européens aux élections communales : 59 %. Une personne sur cinq seulement se dit totalement opposée à l'octroi de l'éligibilité.


Voir aussi N° 65
Retour au sommaire de la LETTRE n° 67
Retour à la présentation : LETTRE
Retour à la page : ACCUEIL