4€ 17e année  N°101 SEPTEMBRE - OCTOBRE 2009
 

••• Suisse
Plusieurs initiatives concernant l’accès à la nationalité ont été prises cet été. Rappelons qu’il existe deux procédures de naturalisation en Suisse : l’ordinaire, après avoir résidé douze ans dans le pays, est du ressort des cantons et des communes ; la naturalisation facilitée, concernant les conjoints de citoyens suisses après cinq ans de résidence dans le pays, est du ressort de la Confédération par l’intermédiaire de l’Office fédéral des migrations (ODM), le canton et la commune de résidence ayant un droit de recours.

La commune de Rheineck, dans le canton de St-Gall, ayant rejeté à deux reprises les demandes de naturalisation de 25 musulmans sans motiver convenablement ses refus, le Tribunal fédéral a admis début août le recours de 8 candidats, privé la commune du droit de statuer à nouveau et renvoyé les dossiers au département de l’Intérieur du canton.

Début septembre, le Conseil fédéral a rejeté l’idée lancée par un conseiller national populiste (UDC) d’un plafonnement annuel des naturalisations calculé sur la moyenne des dix dernières années. Depuis 4 ans, le nombre de naturalisation varie entre 30 000 et40 000, dont environ 10 000 naturalisations facilitées.

La proposition d’un professeur de sciences économiques de l’Université de Fribourg, d’une procédure de naturalisation accélérée pour les « étrangers

productifs » n’a pas eu d’écho.
Par contre, le délai d’annulation des naturalisations va passer de cinq ans à huit ans. Les sénateurs du Conseil des Etats ont adopté par 20 voix contre 6, le 22 septembre, une initiative parlementaire permettant à l’autorité compétente de retirer la nationalité helvétique pendant huit ans après l’octroi du passeport rouge à croix blanche. Le taux d’abus n’est que de 1 % des naturalisations facilitées, l’allongement du délai permettrait à l’administration de pouvoir faire son travail d’enquête. Les mêmes sénateurs ont transmis au Conseil fédéral une motion exigeant que de bonnes connaissances d’une langue nationale et une intégration réussie soient des conditions préalables à la naturalisation. Au Conseil de fixer des critères minimaux et valables dans tout le pays.

 
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