LA LETTRE DE LA CITOYENNETE

NATIONALITE, DROIT DE VOTE DES RESIDENTS ETRANGERS


3€ 10° année - n°57 - MAI JUIN 2002

TOKIA SAÏFI

Née à Hautmont (Nord) de parents algériens, députée au Parlement européen, du même parti, Démocratie libérale, que le Premier ministre, nommée le 7 mai secrétaire d'État au développement durable dans le gouvernement Raffarin.

La nomination de Mme Tokia Saïfi en tant que secrétaire d'État dans le nouveau gouvernement ne doit pas faire oublier qu'elle était encore, il y a trois mois, "candidate à la candidature" pour la première circonscription lilloise, et que la droite locale l'a éliminée sans remords.

Certes le geste de M. Raffarin est méritoire, et doit être salué pour son courage politique à un moment où l'on aurait pu craindre des accents destinés à flatter l'électorat lepéniste.

Mais il ne faut pas s'illusionner, il n'y a dans l'état actuel des candidatures aux législatives, à gauche comme à droite, aucune perspective de voir le moindre élu d'origine maghrébine musulmane siéger dans deux mois à l'Assemblée nationale, quarante ans exactement après l'indépendance de l'Algérie, la disparition des élus musulmans algériens de l'Assemblée nationale et de la secrétaire d'État Nafissa Sid Cara du gouvernement de la république française.

Quarante ans, dont dix-sept pendant lesquels la gauche a régné, promettant sans l'accorder le droit de vote aux résidents étrangers, se présentant comme le rempart contre le racisme mais incapable de consacrer par des actes concrets la légitime place sur la scène politique nationale de nos concitoyens d'origine maghrébine musulmane.

Pierre-Yves LAMBERT

TOKIA SAÏFI (bis)

"Les beurs en ont rêvé, c'est la droite qui l'a fait… Peu importe les états d'âme sur les attributs péjoratifs tels que "beurette de service" que certains ne manqueront pas de lui attribuer. Il faut saluer cette démarche comme un acte de normalisation, une volonté affirmée de mettre en phase la société réelle avec une société politique autiste, monocolore et mono confessionnelle…

Et tant pis pour les donneurs de leçons, les esprits chagrins mais la nomination de Tokia Saïfi est une reconnaissance que l'on peut qualifier d'historique. Gageons qu'enfin cela se traduise dans l'avenir par une présence d'élus de toutes origines extra européennes avec comme seul critère leur compétence et leur détermination…"

* Extraits d'un article de Nadia Amiri,étudiante chercheuse EHESS-CADIS, publié le 14 mai par Le Monde.


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