
France : la votation citoyenne
La "votation citoyenne" qui s'est déroulée du 5 au 11 décembre 2005 dans une centaine de villes est la deuxième opération de ce type réalisée au niveau national français. Il y a eu 66 310 votants, soit une participation supérieure de plus de 50 % à celle de 2002 où il y avait eu 38 102 votants.
Une cinquantaine d'associations, partis et syndicats, plus de 1 200 volontaires se sont mobilisés pour que dans les mairies, les universités, sur les places et les marchés, la population puisse répondre à la question : "Êtes-vous pour la reconnaissance du droit de vote et d'éligibilité des résidents étrangers aux élections locales ?", 90,8 % des votants ont répondu oui, 8,7 % non et il y a eu 0,5 % de votes blancs ou nuls.
Même si ce vote n'avait pas la prétention d'être l'équivalent d'un sondage, étant donné l'implication des partisans du oui dans l'opération, le score confirme que l'opinion française est bien désormais favorable au droit de vote local des résidents étrangers.
Paris, Grenoble
La participation a été particulièrement importante à Paris et à Grenoble. Dans la capitale, la mobilisation, avec les différentes organisations, du maire Bertrand Delanoë et du Conseil de la citoyenneté des Parisiens non-communautaires (CCPNC), l'existence de lieux de vote dans tous les arrondissements, ont permis à 21 077 personnes de s'exprimer contre 13 761 en 2002. Dans le seul XIVe arrondissement, il y a eu 4 552 votants.
Grenoble, seule ville où la votation se déroule chaque année depuis 2002, se distingue également par une forte mobilisation de la mairie, des associations et du Conseil consultatif des résidents étrangers. Le nombre de votants y progresse régulièrement : 2 303 en 2002, 4 016 en 2003, 4 832 en 2005 et 6 442 en 2006.
Il y a eu plus de 1 000 votants dans onze autres villes : 3 253 à Nantes, 1 409 à La Rochelle, 1 262 à Bagneux, 1 259 à Bordeaux, 1 245 à Antony...
Les médias
La presse écrite et audiovisuelle, nationale et régionale, ont largement relayé la campagne. Ce fut l'occasion de revenir sur les arguments en faveur du droit de vote des étrangers et les prises de position des uns et des autres.
C'est ainsi qu'Yves Jego, député-maire de Montereau-Fault-Yonne, membre de l'Union pour une majorité populaire (UMP), s'est prononcé à nouveau en faveur du droit de vote des étrangers : "Comment, en effet, justifier qu'on accorde ce droit aux ressortissants de vingt-cinq nationalités, dont certaines n'ont pas de lien culturel fort avec la France, et qu'on le refuse à d'autres étrangers ?"
Le Monde 2 dans son numéro du 10 décembre donne la parole à six personnes de nationalité différente siégeant ou ayant siégé au CCPNC - Ahmad Salamatian, Iranien vivant à Paris depuis trente-six ans déclare : "Vouloir régler le problème du droit de vote par la nationalité, c'est choisir la solution de facilité. La France doit accepter ses étrangers en tant que tels."
L'Association pour la démocratie et l'éducation
locale et sociale (ADELS, 108 rue Saint-Maur 75011 Paris) propose dans
le cahier 1 du n° 462 de sa revue Territoires un jeu sur la citoyenneté
d'un étranger extra-européen, à partir d'un idée
originale de l'association Maison du monde d'Evry...