
22e année N°136 JUILLET AOUT 2015
France
Droit de vote
Dans un colloque organisé le 5 mai à Paris par lunité de recherche « migrations et société » (URMIS) et le Centre dinformation et détudes sur les migrations internationales (CIEMI) sur le thème « Retour sur lintégration à la française. Après léchec de la refondation, comment sortir de lenlisement ? », plusieurs orateurs ont rappelé combien la promesse non tenue daccorder le droit de vote aux étrangers non communautaires faisait partie de léchec de la politique dintégration.
Dans une motion de son conseil fédéral des 9 et 10 mai, Europe écologie-Les Verts demande au président de la République de mettre en oeuvre son engagement pour le droit de vote aux élections locales des étrangers avant la fin de son mandat : « Si limpossibilité dobtenir les trois cinquièmes du Parlement se confirme alors un référendum sera nécessaire. »
Dans une des quatre résolutions de son 88e congrès national des 23 au 25 mai, la Ligue des droits de lhomme rappelle son engagement pour lobtention du droit de vote et déligibilité des étrangers aux élections locales.
De nouvelles élections municipales de mars 2014 ont été annulés par le Conseil dEtat en juin, à Céret dans les Pyrénées orientales, à Wasquehal dans le Nord, au motif que la nationalité dun candidat étranger européen nétait pas indiquée sur les bulletins de vote, même si la liste de ce candidat navait eu aucun élu ou même sil sagissait dun candidat ayant une double nationalité.
Nationalité
Nicolas Sarkozy et plusieurs responsables du nouveau parti Les Républicains (ex-UMP), Eric Ciotti et Brice Hortefeux notamment, veulent revenir sur les conditions daccès à la nationalité. Ils demandent que le droit du sol, devenir français pour les enfants nés en France de parents étrangers, ne soit plus « automatique » pour les non-Européens, mais quil y ait une manifestation de « volonté de devenir français ». Dautres élus, dont le centriste Hervé Morin, veulent que cette remise en cause du droit du sol concerne spécialement certains territoires doutre-mer doù la réponse de la ministre George Pau-Langevin qui sest dite « choquée » par cette proposition (voir « Elles et ils ont dit »). Sur les 100 000 personnes ayant acquis la nationalité française en 2013, il y a moins de 30 000 jeunes nés en France de parents étrangers et près de 25 000 dentre eux ont fait la demande de devenir français avant lâge de 18 ans, seuls 2 080 jeunes ont attendu 18 ans pour acquérir de manière automatique leur nationalité.
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