Lévolution de lopinion française sur le droit de vote des étrangers
Échanges avec la salle
Henri Mermé
Je fais partie dune association qui aide financièrement tous les ans à la réalisation de ce sondage.
Il y a quelque chose de surprenant dans le dernier sondage. Il apparaît majoritairement à 65 % une organisation, qui nexistait pas avant, «La République en Marche». Tout ça pour dire quune partie des gens de droite actuellement au pouvoir sont maintenant favorables, (au droit de vote des étrangers) ce qui devrait peut-être aider pour la suite ! Enfin une espérance...
Pierre Gineste
Depuis quon se bat pour ce droit, on a quand même constaté, quand il y a des votes au Sénat ou à lAssemblée Nationale, que lon avait un obstacle très fort qui était le parti qui sintitulait «Parti Gaulliste». Pour des raisons quil nous mettait en avant, comme les questions de réciprocité, et un tas dautres expressions qui montraient daprès eux, que les choses nétaient pas possible dans le cadre de notre démocratie.
Alors on peut se poser la question, est-ce que la chute de cette tendance, lapparition dune nouvelle tendance quon ne connaît pas très bien, mais dont on voit que les électeurs ont un comportement relativement proche de ceux qui votent à gauche. Est-ce quil serait possible de contacter ces députés et ces sénateurs pour remettre à lordre du jour le droit de vote au Sénat et à lAssemblée nationale ?
Mohamed Ben Saïd
Il est effectivement possible de faire un travail avec les électeurs centristes et certains qui viennent de droite. Il faut sadresser à tous ces Républicains, pour faire valoir cette question de démocratie, de citoyenneté résidence, auprès des centristes, des LREM, même des gens du LR, pour les impliquer dans ce combat là.
Pierre Cours-Salies
Dans la façon de faire lenquête, est-ce que les gens qui répondent, pensent quils répondent NON à toutes les élections y compris les législatives et OUI uniquement aux élections locales ? Ou, est-ce quils répondent sur le droit de vote pour les résidents étrangers de façon très générale ?
Alain Esmery
Par rapport aux analyses par classe dâge, je voudrais comprendre le résultat de la classe dâge 25-34 ; cest une aberration qui est liée à ce dernier sondage parce que habituellement dans les sondages précédents, la courbe est assez régulière entre les plus jeunes qui sont plus favorables, et les plus âgées qui sont tendanciellement moins favorables. Et dautre part, est-ce que vous confirmez comme vous laviez fait dans les années précédentes que plus on habitait dans des communes de faible population, plus on était opposé au droit de vote des résidents étrangers, alors quen général, il y en a très peu dans ces communes là.
Jean-Daniel Lévy
Sur le premier aspect, on aurait pu réaliser une enquête qui viser à interroger selon les types de scrutin. On ne la pas fait pour différentes raisons. Je ne crois pas à linstrumentalisation de la part des répondants en disant que les étrangers votent à des élections qui apparaissent comme secondaire, et pas pour les législatives, mais on est quand même dans un état desprit général, et ce que je vous dis là entre entièrement en résonance avec dautres types denquêtes, mais la tendance générale dopinions est la même.
Le deuxième point arrive avec des classes dâge, des évolutions quon narrive pas toujours à comprendre. En général cest une population qui est nouvellement active, une population qui commence à sinstaller avec ses enfants, et qui parfois est un peu en tension.
Alors est-ce que cest un regain de tension dintégration, dans la vie professionnelle qui pose dautres types de questions complémentaires. Je ne veux pas dire que cest une hypothèse, mais cest un point quon va garder à lesprit pour voir si lannée prochaine on a le même type délément, ce qui ferait une tangente quon naurait pas identifiée, qui serait la question du pouvoir dachat en perspective qui viendrait percuter le droit de vote des étrangers...
Le troisième point, en termes dopinion et de comportement électoral, le fait dêtre à proximité avec des étrangers ninduit pas un comportement électoral soit critique envers les étrangers ou soit en faveur de lextrême droite.
On voit bien que ce nest pas la proximité avec une situation objective qui amène à avoir des regards subjectifs à légard des personnes que lon a interrogé.
Le dernier point. Oui aujourdhui 65 % des proches de la République en Marche se déclarent favorables. Cest une donnée, je ne suis pas sûr que même les députés de la République en Marche en aient conscience. Je ne suis pas persuadé quils le savent véritablement. Et entre en avoir conscience et agir, il y a un pas. Notre analyse est que plus le sujet sera identifié comme un sujet identitaire chez les Français, plus il pourra devenir un point de débat important. Et ce qui est frappant cest que même au cur des sympathisants de gauche, quand on leur demande quelles sont les priorités, on voit bien quà lheure actuelle, ils ne nous disent pas que le droit de vote des étrangers nest pas important. Mais ils disent, ce sujet nest pas prioritaire, ce nest pas celui sur lequel nous allons mettre la pression sur le gouvernement. Donc cest peut-être un des points sur lesquels il y a une marge de progression qui permet que ce sujet, devienne un sujet avec un degré plus fort dans les débats politiques.