LA LETTRE DE LA CITOYENNETE
NATIONALITE, DROIT DE VOTE DES RESIDENTS
ETRANGERS
Comparée à beaucoup d'autres pays européens et en particulier à la France, la Belgique est en avance dans les décisions, les faits et les projets significatifs d'une volonté d'intégrer et de faire participer les immigrés à la vie politique de leur pays d'accueil.
Pour l'accès à la nationalité, la loi du 1er mars 2000 est indiscutablement la plus progressiste en Europe. La procédure théoriquement simple et rapide est parfois appliquée avec un excès de zèle négatif par les administrations concernées.
Néanmoins la volonté politique est claire et sur 327 000 étrangers naturalisables, plus des deux tiers ont fait leur demande et les rejets sont peu nombreux.
Par ailleurs, les néo-Belges ont vite pris leur place dans la vie politique nationale. Ils sont présents dans les partis politiques, se sont retrouvés nombreux candidats et élus lors des élections locales d'octobre 2000 (Voir La lettre n° 48).
A titre d'exemple, aujourd'hui à Saint-Josse, dans la banlieue bruxelloise, les élus d'origine étrangère sont, à l'image de la population locale, majoritaires au conseil municipal. Cette situation qui déstabilise quelque peu les appareils politiques est tout à fait exceptionnelle en Europe. Il sera intéressant, par comparaison, de regarder la place qu'auront demain en France les immigrés, particulièrement les non européens, leurs enfants et leurs petits-enfants dans les investitures, et chez les élus lors des élections législatives.
Quant au droit de vote pour les résidents étrangers qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas prendre la nationalité belge, une commission sénatoriale a étudié longuement le sujet et auditionné nombre d'experts. Les débats entre et à l'intérieur des partis, largement relayés par les médias, n'ont pas abouti à un vote favorable immédiat mais ont mis en difficulté la majorité "arc en ciel" gouvernementale et vont peser sur l'avenir. Même si pour les militants belges des droits civiques, c'est un échec à l'issue du énième débat sur la question, le sujet reste à l'ordre du jour, l'opinion se mobilise.
Par comparaison c'est presque à la sauvette, comme si leurs auteurs en avaient honte, qu'on apprend que l'UDF s'est prononcée pour le droit de vote des étrangers, annonce pourtant importante dans le contexte français.
Nous ne pouvons que souhaiter que les exemples belges passent les frontières et que demain toute l'Europe avance au même pas.
VOIR DANS LE MEME NUMERO:
Belgique : le senat dit non
BELGIQUE
: DE L'URNE AU PLACARD
VOIR AUSSI : Belgique
N°55
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